Benjamin, Chloé, Malou et Tommaso réalisent une thèse en contrat Cifre à la Métropole du Grand Lyon depuis 2019. La diversité de leurs parcours et de leurs sujets illustre les nombreuses facettes de la Cifre en sciences humaines dans une même collectivité.
Pour lire la seconde partie de l'article : [Partie 2] Doctorant(e)s à la Métropole du Grand Lyon, regards croisés sur la thèse Cifre.
La Cifre, un sujet sur mesure ?
Une offre de thèse aperçue en ligne, les conseils d’une connaissance en doctorat, l’aboutissement d’un travail préalable avec une unité de recherche… Les modalités d’accès à la Cifre sont variées. Tout comme la conception des sujets de thèse.
Tommaso a par exemple proposé à la Métropole et à son laboratoire un sujet qu’ils ont ensuite approfondi ensemble. Malou et Benjamin se sont vu confier des recherches qui avaient été délimitées en amont par les partenaires : elle travaille sur enjeu stratégique identifié par ses encadrants, et lui conduit la seconde phase d’une enquête réalisée en 2003 par sa directrice de recherche. La thèse de Chloé s’inscrit quant à elle à la suite de plusieurs collaborations entre le LAET et la Métropole sur la question étudiante.
Les objectifs de la collectivité et des doctorant(e)s sont eux aussi variables : production de connaissance, analyse interne, création de liens entre acteurs locaux, etc. Tous visent cependant à créer une dynamique de réflexion avec les agents, les organismes métropolitains et les citoyens, à diverses échelles.
Les échanges et les rapports humains au cœur de la recherche
Une répartition égale du temps passé entre collectivité et laboratoire est une condition que la Métropole applique dans toutes les conventions Cifre. Pour autant, ce dispositif n’exclut pas une certaine souplesse dans la forme comme dans la pratique : augmentation du temps dédié à la rédaction au fil des trois ans, organisation à la semaine ou au mois. Tous les quatre mettent en avant l’importance d’une bonne compréhension du rythme de la thèse par leurs encadrant(e)s. Le partage entre laboratoire et collectivité est également guidé par le rythme des terrains, à l’image de Malou dont le sujet lié aux périodes de fortes chaleurs implique d’être « une doctorante saisonnière ».
Les relations humaines sont une composante essentielle dans le déroulement de la thèse. Entretenir des liens réguliers avec les agents de la collectivité et les autres membres des laboratoires assure le lien avec ces deux entités de la Cifre. Si le statut du doctorant est parfois flou pour son entourage, la thèse Cifre permet néanmoins de choisir son positionnement dans les activités du service.
Benjamin décrit différentes approches : s’investir dans des projets de la Métropole dans l’objectif d’acquérir des compétences, ou adopter une posture plus distancée vis-à-vis des activités du service pour conduire ses recherches. Si leur façon de percevoir et de construire leur thèse au sein de la Métropole diffèrent, tous évoquent une réelle flexibilité dans la gestion de leurs activités et une relation de confiance avec leurs encadrant(e)s.
La relation tripartite entre doctorant(e), Métropole et laboratoire de rattachement est elle aussi mise en avant dans nos échanges. Des rencontres régulières, plusieurs fois par an, sont ainsi l’occasion pour la collectivité de ne pas se distancer vis-à-vis des sujets qui évoluent beaucoup durant la Cifre. Par ailleurs, la présence d’autres doctorants dans la structure est un atout précieux, pour se retrouver, et échanger sur son expérience de la thèse au quotidien.
« Grandir en banlieue », illustration de la thèse de Benjamin Lippens, © Benjamin LIPPENS | Le siège de la Métropole du Grand Lyon, « QG » des doctorant(e)s, © Tommaso GERMAIN