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L'enregistrement du webinaire est disponible : (re)découvrez avec nous les enjeux des collaborations entre recherche et territoire. Chercheur(euse)s, élu(e)s et membres des collectivités nous ont fait part de leurs retours d'expériences, leurs analyses et leurs témoignages.

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Webinaire 1000 Doctorants #2 – 01/12/2020 - Résumé

En nous interrogeant sur la façon dont les territoires envisagent les collaborations avec la recherche, nous avons souhaité poser un certain nombre de questions sur les relations entre deux sphères dont les liens ne vont pas si évidents.

De quelles façons la recherche peut-elle venir accompagner les collectivités face aux nombreux défis de transformation, d’évolution et de transition qu’elles rencontrent ? Quelles sont les collaborations qui existent entre chercheurs, élus et agents des collectivités, qui en est à l’origine ? Quels sont les leviers mais aussi les freins que rencontrent les acteurs et les actrices de la recherche et de l’action publique locale dans la mise en place de travaux communs ?

Des collaborations qui ne vont pas de soi ?

Grégoire Feyt, maître de conférences (laboratoire PACTE) et chargé de mission ‘Développement de partenariats territoriaux’ à l’université Grenoble-Alpes, nous donne quelques éléments de contexte, rappelant que ces coopérations ne sont pas si évidentes, malgré un fort potentiel.

A travers une enquête adressée aux DGS d’EPCI, on voit déjà émerger des besoins ciblés en interne par les agents : nécessité d’innover dans des dimensions fonctionnelles, techniques, réglementaires, mais aussi dans l’approche conceptuelle et politique des missions de la collectivité. On note également une certaine appréhension de la part des acteurs publics qui n’ont jamais travaillé avec la recherche, ou encore la perspective de freins variés : manque de temps, de soutien interne ou d’ingénierie pour piloter de telles coopérations.

Comment faciliter la mise en place de ces échanges ? L’idée d’une agence dédiée à la recherche et innovation pour accompagner ces coopérations, de l’expérimentation à la valorisation en passant par le pilotage opérationnel, est une piste.

Recherche et territoire, une approche à l’échelle métropolitaine

Solène André, cheffe de projet ‘Universités’ à la Métropole du Grand Lyon, illustre le besoin de penser les collaborations, nombreuses et diffuses, au sein de la collectivité. Elle rappelle que ces coopérations reposent beaucoup sur les relations interpersonnelles, impliquant une nécessaire animation de réseaux de chercheurs et d’agents, mais aussi un travail de fond sur l’information de ces actions en interne.

Aujourd’hui, et avec l’élargissement de ses compétences depuis 2015, la métropole sollicite la recherche dans des champs d’actions étendus : aménagement, développement économique, environnement et qualité de vie, mais aussi solidarités, habitat et cohésion sociale ou encore éducation, sport et jeunesse. Le Grand Lyon envisage de même le développement d’appels à projets pour formuler ses besoins et impliquer davantage la recherche sur des thèmes d’intérêts communs.

Autre manifestation de l’apport des compétences scientifiques aux missions du Grand Lyon : la présence de 7 thèses Cifre en cours dans la collectivité. L’une de ces thèses est notamment associée au projet Mobi’Campus, un observatoire des mobilités étudiantes qui implique l’Université de Lyon, le LAET et le LABEX-IMU.

Renforcer les liens avec la recherche et l’université, connaître pour mieux agir

Docteur en géographie et chargé de mission ‘politique de la Montagne et relations aux PNR’ à Grenoble Alpes Métropole, Alexandre Mignotte évoque les nombreuses formes de collaborations qui se sont tissées avec la recherche au sein de son service depuis plusieurs années. Confrontés à des défis globaux, les acteurs publics sont amenés à réinventer leur rôle auprès des territoires. Dans ce dessein, la présence de profils issus de la recherche, rompus à bousculer les lignes et à penser de façon transversale, permet de repenser la conception et l’application des politiques publiques.

Il souligne par ailleurs l’importance de dépasser un certain nombre de clichés qui co-existent entre ces deux univers, et invite les collectivités à se tourner vers les établissements et les formations afin de faire connaître la réalité de ses métiers aux étudiant(e)s.

Pour démultiplier les collaborations et lever les points de blocages, humains, juridiques, financiers, il y a tout intérêt à faire connaître aux doctorant(e)s le fonctionnement et les besoins des territoires, et à inscrire ces collaborations dans une réflexion globale de la collectivité.

La recherche aux côtés de la participation citoyenne et de la diffusion de la culture scientifique

Comment la recherche peut venir renforcer un dispositif de participation citoyenne, impliquer les habitants dans la conception d’une politique publique ou s’inviter au programme de la commune ? Réponse avec Marie Pieron, chercheuse en neuroscience à l’Université de Paris et maire-adjointe ESR et culture scientifique à la ville d’Ivry-sur-Seine

Avec les Rendez-vous des sciences, par exemple, les maisons de quartier accueillent des rencontres avec des chercheurs sur des thématiques choisies par les habitants et la collectivité. Ces évènements sont aussi adressés au personnel communal. Autre projet mené depuis plusieurs années : l’existence d’un pôle scientifique, institutionnel et associatif autour de la notion de « bien vieillir » avec la création d’un cluster, d’une pépinière d’entreprises et une animation constante entre tous les partenaires assurée par l’association Futurâge.

Toujours dans une optique de renforcer son dispositif de démocratie participative, la commune répond à des demandes spontanées de la population qui désire être informée sur un sujet – à l’image de l’invitation d’un chercheur de Rennes pour évoquer la question des antennes-relais sur le territoire. Autre intervention de la recherche : la mobilisation d’une géographe de Sorbonne Université pour conduire une étude sur la participation dans les différents quartiers, avec à la clef une méthode et une application réplicables pour d'autres territoires.

Le mot des partenaires

« Travailler avec la recherche, c'est une forme de maturité pour les territoires : poser des problèmes spécifiques et chercher des solutions propres aux territoires » Erwan Le Bot, ADCF.

« Une communauté de jeunes chercheurs qui se constitue, […] une communauté d’acteurs hybrides, capable de parler à la fois au monde de l’action et de la recherche », Jean-Baptiste Marie, PUCA.

« Pouvoir échanger avec d’autres collectivités sur ce qu’elles font et partager en commun est vraiment essentiel », Marie Pieron, AVUF.

« Il faut parler aux élus de politique et pas seulement de recherche. […] Peut-être considérer que la production de la recherche pourrait être un commun », Stéphane Vincent, 27e Région.