Le 26 novembre 2019, le Centre national de la Fonction publique territoriale (CNFPT) organise une web-conférence dédiée à la place des chercheurs dans la démarche d'université d'été de l'innovation publique territoriale. Témoignage de Benoît Ribon, doctorant en géographie, qui a participé à cette université d'été le 9 juillet 2019, sur le site de l'abbaye des Prémontrés à Pont-au-Mousson (région Grand Est).
J’ai eu l’opportunité de participer à l'université européenne de l'innovation publique territoriale organisée par le CNFPT dans la région Grand-Est (l’université avait lieu simultanément dans les différentes régions française).
Je passe rapidement sur le cadre agréable dans lequel nous avons été accueillis : l'Abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson. Un édifice à l’histoire riche, reconstruit après la seconde mondiale et situé au bord de la Moselle. L’abbaye a été réaménagée en un centre culturel et accueille le public lors d’évènements divers (séminaires, mariage, …).
En ce qui concerne le programme de l’université, l’accent a été mis sur la notion d’innovation pour les collectivités et les acteurs publics. Derrière le mot « innovation » qui me semblait générique, voire d’un usage plus marketing qu’opérationnel, j’ai pu me rendre compte qu’il pouvait aussi faire référence à des approches tout à fait pragmatiques.
En effet, l’intérêt de l’université d’été a été de souligner les différentes approches qui permettent effectivement l’émergence d’une dynamique d’innovation. Il peut s’agir par exemple de techniques pour faciliter le travail collectif et l’émergence d’idées nouvelles (phase idéation, facilitation graphique, …) ou d’approches centrées sur l’expérience utilisateur (qui peut être aussi bien un agent qu’un usager).
Durant cette université se sont tenus des conférences et présentations d’un format très classique (même si pour certaines il s’agissait d’une visioconférence retransmise simultanément sur les différents sites dans les différentes régions ; des hologrammes à la place auraient pu apporter une touche « high-tech »).
Mais l’essentiel du travail a porté sur des défis proposés par des collectivités, et permettant de vivre en pratique le processus d’innovation pour répondre à la problématique du défi. Ainsi sur quatre temps de travail, les participants répartis en neuf groupes (un pour chaque défi), ont pu ensemble creuser une problématique de l’action publique et apporter une réponse crédible grâce aux regards croisés des participants, soutenus par des techniques de travail collectif et d’innovation.
Pour ma part, mon défi a porté sur la cohérence du PETR (Pôle d'équilibre territorial et rural) du Val-de-Lorraine, regroupant quatre EPCI (Etablissements Publics de Coopération Intercommunale) autonomes dans leurs actions. La taille modeste de chaque EPCI (entre 20000 et 40000 habitants) laisse imaginer l’intérêt à mutualiser une partie de l’action territoriale à travers ce PETR ; mais la coordination politique entre les quatre EPCI manque, au point de rendre peu opérationnel le PETR qui n’a pas de compétence propre. Nous avons abouti à la définition d’une stratégie permettant de renforcer la crédibilité du PETR et donc la pertinence de son action territoriale. En espérant que les porteurs de défis, qui nous ont participé aux temps de travail, pourront mettre en œuvre cette stratégie.
Cette université d’été m’a donc permis d’apporter un regard, différent de celui que j’ai l’habitude de porter, sur les questions territoriales et de l’action publique et donc d’en élargir ma compréhension. Cela m’a permis également d’échanger avec des agents plus spécifiquement concernés par ma thématique de recherche (le métabolisme des territoires), et donc d’amorcer d’éventuelles futures collaborations.
Benoit Ribon
Doctorant en géographie au Laboratoire Image Ville Environnement à Strasbourg, financé par l'ADEME